Les murets, refuges discrets mais essentiels pour la biodiversité
Souvent considérés comme de simples éléments du paysage rural, les vieux murets en pierre sont en réalité de véritables havres de vie. Leur structure, composée de pierres sèches ou maçonnées, offre d’innombrables anfractuosités et micro-habitats qui abritent une faune et une flore remarquablement variées.
Des refuges pour la petite faune locale
Entre les pierres, la vie s’organise :
- Lézards profitant de la chaleur du soleil,
- Amphibiens, crapauds et orvets se réfugiant durant les fortes chaleurs ou les périodes humides,
- Araignées, escargots, cloportes et autres invertébrés trouvant gîte et couvert.
- Certains oiseaux, comme le troglodyte mignon ou le rougequeue noir, nichent parfois dans les interstices.
- Même les petits mammifères (mulots, musaraignes, hérissons) utilisent les murets comme zones de passage et de refuge.
Des corridors écologiques indispensables
Les murets ne sont pas seulement des abris : ils forment de véritables corridors pour la faune, facilitant les déplacements entre jardins, prairies et bois. Dans un paysage souvent fragmenté par les routes et les clôtures, ces structures anciennes jouent un rôle essentiel pour maintenir la continuité écologique.
Un patrimoine à préserver
Au-delà de leur valeur naturelle, les murets racontent aussi l’histoire des hommes et des paysages lorrains. Édifiés pour délimiter les champs, retenir la terre ou marquer les chemins, ils témoignent du « savoir-faire traditionnel » des bâtisseurs. Les détruire, c’est effacer une part de ce patrimoine vivant.
L’engagement de La Haie Sauvageonne
Consciente de l’impact de ces murets sur la biodiversité locale, notre association La Haie Sauvageonne s’engage à sensibiliser les habitants, les collectivités et les propriétaires privés en Meurthe-et-Moselle et en Moselle.
Retour d’expérience : le projet MURMURE
Le programme MURMURE, piloté par Plante & Cité entre 2021 et 2024, a précisément pour objectif de mieux connaître la biodiversité des murs (faune, flore, formes de murs) et de proposer des recommandations pour les gérer ou les restaurer dans une logique écologique. plante-et-cite.fr+2ressources.plante-et-cite.fr+2
Par exemple :
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Il a mis au point un outil de diagnostic permettant d’évaluer le « potentiel d’accueil pour le vivant » d’un mur ou d’un muret. plante-et-cite.fr
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Il a réalisé des études de cas variées (type de mur, matériaux, niveau d’intervention) pour identifier les leviers et les freins. plante-et-cite.fr+1
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Il va produire des recommandations méthodologiques pour concilier la biodiversité et la pérennité des structures. Nature En Ville+1
Grâce à ce projet, des retours techniques et des analyses d’ingénieur.e.s concepteurs, écologues, gestionnaires sont d’ores et déjà disponibles.
Ce que chacun peut faire
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Préserver les vieux murs de son jardin ou de son village.
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Éviter de les rejointoyer au ciment, qui empêche la faune de circuler.
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Maintenir des zones naturelles à proximité (tas de pierres, haies, herbes hautes).
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Participer ou initier des chantiers participatifs de restauration de murets avec techniques traditionnelles (pierre sèche).
Chaque muret est un petit écosystème, un maillon précieux de la nature. En les préservant, nous protégeons une multitude de vies… et un fragment de notre mémoire collective.
🔍 Pour aller plus loin
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Guide « Favoriser et connaître la biodiversité des murs » – Plante & Cité (2024). ressources.plante-et-cite.fr+1
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Informations sur le projet MURMURE – fiche projet Plante & Cité. plante-et-cite.fr+1
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Appel à signalement biodiversité des murs, Tela Botanica.
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