Hirondelles à Charmes-la-Côte : un village mobilisé pour leur protection

Grâce à la vigilance d’Eric, membre de La Haie Sauvageonne, et à l’accompagnement de Marie ainsi que de Gwendal, une belle dynamique en faveur de la biodiversité s’est enclenchée à Charmes-la-Côte, en Meurthe-et-Moselle.

À la fin de l’été 2025, ils observent successivement deux rassemblements remarquables :

  • Une centaine d’hirondelles rustiques perchées sur les fils électriques lors de leur préparation à la migration.

  • Puis, environ deux semaines plus tard, un groupe d’hirondelles de fenêtre dans le même secteur.

Soucieux de la protection de ces espèces protégées, Eric transmet ces informations à la LPO de Toul, déclenchant une visite sur le terrain afin d’établir un état des lieux et d’identifier d’éventuelles actions de conservation.


Deux espèces d’hirondelles, deux habitats à protéger

Lors de sa venue, la LPO rappelle plusieurs points essentiels concernant les habitudes de nidification :

L’hirondelle rustique

Elle installe ses nids à l’intérieur des granges et des hangars.
Ce choix la protège des aléas climatiques, mais la rend vulnérable car une simple fermeture de bâtiment ou la réalisation de travaux non anticipés peuvent détruire son habitat.
Les bâtiments étant privés, les possibilités d’intervention sont limitées, d’où l’importance d’informer les propriétaires et d’agir en concertation.

L’hirondelle de fenêtre

Elle construit ses nids à l’extérieur, sous les toitures ou sur les façades.
Ces nids étant facilement repérables, des mesures de protection simples et efficaces peuvent être mises en place, notamment sur les bâtiments publics.

La LPO a identifié plusieurs nids des deux espèces et confirme que l’environnement du village est propice : les hirondelles reviendront très probablement, car elles reviennent souvent au même nid d’une année à l’autre.

La question des bacs à boue a également été abordée. La LPO n’en recommande pas l’installation sur Charmes-la-Côte : la boue est naturellement disponible et ces bacs attireraient des moustiques, générant d’autres problèmes.


Un village et un foyer rural engagés

Suite à l’état des lieux positif, le village de Charmes-la-Côte a décidé de s’engager concrètement dans la protection des hirondelles.

Le foyer rural prendra en charge la construction de nids artificiels pour les hirondelles de fenêtre.
Ces nids seront installés sur des bâtiments publics dans un double objectif :

  • Renforcer la population d’hirondelles présentes dans le village,

  • Sensibiliser les jeunes habitants à la protection de la biodiversité.

Pour Marie, Gwendal et les autres jeunes du village, cette démarche participe à développer l’observation de la nature, la compréhension des espèces locales et l’envie d’agir positivement pour l’environnement.


Un suivi continu

Eric, satisfait de cette dynamique collective, continuera à suivre l’évolution des populations d’hirondelles dans le village.
Cette collaboration entre habitants, foyer rural et la LPO  illustre parfaitement comment un engagement local peut produire des effets concrets sur la biodiversité.


Pourquoi les hirondelles migrent-elles ?

Les hirondelles sont des oiseaux insectivores. À la fin de l’été, lorsque les insectes deviennent plus rares en Europe, elles entament un long voyage vers l’Afrique.
Ce périple peut atteindre 10 000 km, ponctué d’étapes où elles se reposent et reconstituent leurs réserves.
Elles reviennent dès le printemps, souvent dans le même nid, grâce à une fidélité remarquable à leur site de reproduction.

Quelles menaces pèsent sur elles ?

Les populations d’hirondelles déclinent en Europe en raison de plusieurs facteurs :

  • Disparition ou fermeture des bâtiments agricoles,

  • Rénovations qui détruisent les nids,

  • Rareté de la boue pour construire les nids,

  • Chute des populations d’insectes,

  • Conditions climatiques difficiles lors de la migration.

Comment les protéger ?

Chacun peut contribuer, notamment en :

  • Conservant les nids présents sur les façades ou dans les granges,

  • Installant des supports à fientes sous les nids pour limiter les gênes,

  • Évitant les travaux durant la période de nidification (avril à août),

  • Limitant l’usage des pesticides qui réduisent les insectes,

  • Soutenant des initiatives locales comme celles du foyer rural de Charmes-la-Côte.